On ne rajeunit pas, cher vieux complice.
L’âge n’a pas (encore) réussi à faire de moi un vieillard mais il faut bien se dire que ce moment arrivera inéluctablement.
Comme je n’ai pas (encore) renoncé à toutes les activités qui remplissaient ma vie active, tu as l’air de me dire que je veux continuer à vivre comme un jeune homme (ou comme un homme encore jeune).
C’est que je vis à l’ère moderne où les vieux restent (paraît-il) jeunes de plus en plus longtemps.
Je ne sais pas où va l’humanité mais, vu la façon dont on s’y prend, j’ai bien peur qu’elle aille droit dans un mur où elle finira victime de sa propre bêtise.
Les savants sont très fiers de nous annoncer que l’espérance de vie ne cesse d’augmenter. Nous allons donc vivre de plus en plus longtemps et, bien sûr, ça pourrait être formidable, sauf que…
Sauf que si, en effet, un bon nombre d’humains vivent assez bien jusqu’à un âge où, il y a quelques décennies, on était des vieillards, la sénilité finit par nous rattraper tous, ou presque.
Il n’y a qu’à visiter une de ces innombrables maisons de retraite qui fleurissent allégrement depuis quelques années pour s’en convaincre.
Et puis, comme il y a de plus en plus de vieux, il faut de plus en plus de jeunes pour financer leur retraite (malheureusement il y a de moins en moins de travail).
Comme ces jeunes deviendront inévitablement des vieux un jour, il faudra de nouvelles générations de jeunes encore plus nombreuses pour assurer leur survie.
Quand donc cette course infernale s’arrêtera-t-elle ?
Quand notre malheureuse planète ne supportera plus la surpopulation.
Déjà elle se défend, la planète, des misères écologiques qu’on lui fait subir : tsunamis, ouragans, tempêtes, inondations…
Quand il n’y aura plus d’humains sur terre, la nature retrouvera son équilibre et, lorsque les immeubles géants et les autoroutes asphaltées ne seront plus que des ruines envahies par la végétation, elle redécouvrira sa beauté.
Mais plus personne ne sera là pour la voir.