TOUJOURS LA CRISE
Un de mes vieux amis s’étonnait dernièrement de ce que je parle beaucoup avec toi, mon cher journal, de politique.
Pourtant je ne fais guère de politique. Je vote quand il le faut (pour des candidats qui sont rarement élus) mais je ne possède la carte d’aucun parti et je participe très rarement à des réunions politiques.
Avec toi je me permets d’exprimer quelques-unes de mes idées, de critiquer ce qui me semble mauvais dans les décisions de nos gouvernants et de proposer parfois des solutions dont personne ne tiendra jamais compte.
Je peux bien te dire, en confidence, que j’ai beaucoup de mal à éprouver une réelle sympathie pour la plupart des femmes et des hommes politiques car je ne crois pas en leur sincérité.
Je vois bien que ce qui semble leur tenir le plus à cœur, c’est de conserver ces postes qui les mettent au rang des personnes bien en vue des médias et leur donne donc un rôle d’importance dans notre société, en même temps que des revenus confortables.
En réalité, le pouvoir réel est-il encore aux mains des politiques ou n’appartient-il pas plutôt aux maîtres de la finance ?
Nous avons élu un gouvernement de gauche et nous, les électeurs de gauche, étions en droit d’en attendre une politique de gauche.
Après quelques tentatives timides en ce sens, les financiers ont eu vite fait de lui faire redresser la barre à droite.
Je viens de lire un article qui montre comment les revenus des actionnaires n’ont cessé de grimper ces dernières années alors qu’on nous rebat les oreilles avec la crise.
Il faut fournir des efforts, les salaires sont trop élevés, les charges des entreprises sont trop lourdes.
Notre président de gauche qui déclarait ne pas aimer les riches semble maintenant être comme cul et chemise avec les princes du CAC40 et les dirigeants du Medef.
Après avoir proclamé qu’on allait faire payer les riches, voilà qu’on fait ami ami avec eux car ils ont menacé, ces patriotes du portefeuille, de quitter notre beau pays avec leurs millions et leurs entreprises si on ne les laissait pas s’enrichir à leur gré.
Et leur gré c’est de s’enrichir sur le dos des travailleurs comme cela se pratique depuis que le monde est civilisé.
Et bien nous en avons assez (en tout cas toi et moi !) de cet état de choses.
Nous en avons assez de ce que l’on veuille nous faire croire que la « crise » est due à des salaires trop élevés, à des avantages sociaux trop généreux, assez de voir les travailleurs obligés bientôt de travailler jusqu’à 65 ans et plus alors qu’on les met au chômage dès 50 ans.
La crise est due à l’insatiabilité des grands patrons, à l’incompétence des banquiers, à l’avidité des actionnaires.
Mais cela seul un gouvernement vraiment à gauche, très à gauche, courageusement à gauche, rageusement à gauche aurait le culot de le dire et oserait agir en conséquence.