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23 janvier 2016 6 23 /01 /janvier /2016 10:58
coup de blues

Tu te plains, mon cher journal, de ce que je te délaisse quelque peu.
Mais, vois-tu, ces temps-ci je ne trouve pas grand-chose à te raconter.
La vie politique est devenue assez terne et l’actualité bien morose.
Le Nième plan pour lutter contre le chômage me semble aussi peu efficace que les précédents, les attentats djihadistes sont devenus quasiment banals, Juppé et Sarko ont écrit (chacun de son côté) des livres que je ne lirai jamais.
Coppé qui veut revenir en politique est toujours aussi minable. Manuel Valls essaie de convaincre David Cameron de ne pas sortir de l’Europe ce qui, pour moi, serait pourtant logique puisque les Anglais ne sont d’accord avec personne en ce qui concerne l’Europe.

Je pourrais te parler de moi, te raconter ma vie mais je l’ai déjà fait du temps où tu étais un brave journal de papier, un journal intime à qui seuls les intimes avaient accès.
Et puis, si autrefois j’ai eu une vie un peu mouvementée, je ne suis plus qu’un ennuyeux retraité à qui il n’arrive rien d’autre que des douleurs articulaires, des troubles de l’audition et une baisse de la vision.

« Ah comme j’ai mal de devenir vieux » chantait Serge Reggiani et je crois bien que c’est ce qui est en train de m’arriver.
J’ai découvert que la vieillesse est quelque chose de terrible.
Ce serait super de vivre longtemps si on gardait toutes ses facultés physiques et mentales.
Pour les facultés physiques, tu vois où j’en suis – et il parait que je suis un sacré veinard.
Plus question de faire du ski à cause de mes hanches prothèsées, ni bien sûr de monter à cheval, de courir, de faire de longues randonnées.
Je rêve encore de trekkings sauvages, de longs parcours en camion pour des destinations improbables et même, aussi bizarre que cela puisse te paraître, de travailler sur ces chantiers où la fatigue était largement compensée par la satisfaction d’accomplir un travail difficile et par l’amitié des camarades sur qui on savait pouvoir compter.
Mais ce sont des rêves irréalisables et je me retrouve à cultiver (péniblement) mon petit jardin, à faire de temps en temps un petit voyage touristique (un voyage qui ne sert à rien ni à personne sauf à nous-mêmes) et beaucoup de temps libre qu’il faut bien occuper tant bien que mal (trop souvent mal).

On fait tout pour que les gens vivent de plus en plus vieux.
Même perclus de douleurs, même avec plus toute leur tête, même avec Alzheimer.
Je me dis que si on veut que les gens deviennent si vieux, ce n’est pas tellement pour eux car je pense qu’il y en a pas mal, de ces pauvres vieux, qui ne demanderaient pas mieux que ça s’arrête.
Mais la vieillesse est devenue un biseness.
Car les vieux, ça rapporte du fric, beaucoup de fric. Aux maisons de retraite, aux laboratoires pharmaceutiques, aux pharmaciens, aux aides à la personne, etc.
C’est un marché juteux qui doit remplacer nos industries métallurgiques, nos manufactures, nos usines d’automobiles, tout ce qui est en train de fiche le camp à l’étranger, là où la main d’œuvre est bon marché.
Et où les gens ne vivent pas très vieux.

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