journal d'un vieux con

Je ne sais pas si tu es comme moi mais les émissions politiques, là je sature.

Il n’y a plus que 2 candidats en liste et je pense que depuis le temps qu’ils font des meetings, des émissions radio, des émissions télé, qu’ils donnent des interviews dans les journaux, ils doivent avoir absolument tout dit de ce qu’ils avaient à nous dire.

Tu me diras que le discours de Sarkozy a quelque peu changé depuis qu’il s’est découvert une passion pour l’électorat Front National mais je ne vois là qu’un penchant bien naturel qui le porte toujours plus à droite.
Ce n’est pas un scoop qu’il se déclare pour une politique plus sévère vis-à-vis des émigrés. Tout le monde sait bien, n’est-ce-pas, que les émigrés sont une menace pour la France et pour les français.
Moi je connais un fils d’émigrés hongrois qui empoisonne la vie des français et j’aimerais bien qu’on le reconduise à la frontière.

Je vais être absent pour quelques jours.
J’en ai un peu honte mais je vais échapper au duel historique qui doit avoir lieu le 2 mai entre les deux candidats. Un grand moment de télévision où ils ne vont pas manquer de s’envoyer les pires vacheries.
Rassure-toi, je serai de retour pour le deuxième tour.

Tu me reproches de ne pas critiquer François Hollande avec qui je ne suis tout de même pas d’accord à cent pour cent. Et bien je vais te faire une confidence, j’ai l’intention de voter pour lui le 6 mai. Tu penses bien que je ne vais pas commencer à critiquer mon candidat avant même qu’il soit élu. Il représente tout de même un peu la gauche, non ? Nous verrons bien après.

 Je me demande si le monde retient son souffle en attendant la date fatidique du 6 mai. On a vaguement entendu dire que l’ONU a envoyé des « observateurs » non armés en Syrie pour s’assurer que le cessez le feu n’est pas respecté. Action d’une rare efficacité.
Si Sarko n’était pas trop occupé par les élections, il aurait bien concocté une de ses vieilles stratégies à la lybienne pour faire assassiner son ancien ami Bachar el Assad.

Ah j’oubliais la finale de la coupe de France. Les plus fanatiques des supporters de Quevilly ont fait la queue toute une nuit pour obtenir des billets pour le stade de France.
Il faut vraiment être fou de foot (de foot ?)

S’il s’est passé autre chose dans le monde, nous l’apprendrons après les élections

 Tu me critiques, cher confident – d’ailleurs je crois que je vais arrêter de te donner tous ces noms : confident, ami, camarade, complice, tu es mon journal, plus ou moins intime, et désormais je te dirai sans fausse honte "cher journal".
Tu me critiques donc, cher journal, pour avoir été bien léger dans mes réflexions pour choisir le prochain président de la république.
Je dois donc t’expliquer ce que je voulais dire car il semble que je ne m’exprime pas toujours très clairement.

Ce que je voulais dire c’est que les propositions – disons plutôt les promesses – des candidats, de l’extrême droite jusqu’au PS (gauche molle), sont assez ressemblantes.
Un peu plus de haine et de basse xénophobie du côté des Le Pen, un peu plus de social chez Hollande mais on trouve partout les mêmes bonnes intentions qui risquent d'être mises au placard après l'élection
Pour les départager, il ne me restait que de prendre en compte leur aspect physique plutôt que leurs idées pas très motivantes.

Permets-moi de mettre à part les candidats d’extrême gauche – disons de la vraie gauche – qui me sont bien plus proches que tous les autres.

Tu sais que le premier tour de l’élection présidentielle c’est dans quinze jours. Le deuxième tour se fera quinze jours après.

Ca veut dire que pendant encore un mois la France ne sera pas gouvernée.
Et, ma foi, je crois bien qu’on ne va pas s’en porter plus mal.
Car tous les problèmes restent en suspens. Evidemment, ils vont nous tomber dessus après l’élection mais en attendant on est bien tranquilles.
Sarkozy peut bien, comme d’habitude, nous sortir un projet de loi par jour (et même plus) ou des mesures urgentes à mettre en œuvre, il ne se passera rien avant l’élection.

Eh oui, en attendant on est bien tranquilles car on nous cajole avec des promesses qui ne seront évidemment pas tenues mais qui peuvent nous faire rêver, quelque soient nos opinions politiques.
Sarko nous promet une sécurité à toute épreuve. Il va bouter hors du royaume les infidèles musulmans qui nous pourrissent la vie et qui sont une menace permanente.
Son ministre de l’intérieur nous a offert des actions d’éclat contre de dangereux intégristes. Attaques surprises au lever du jour, arrestations, gardes à vue.
Deux jour après, les suspects étaient relâchés mais l’opinion publique avait pu être témoin qu’une poigne de fer assurait notre sécurité.

Hollande va promouvoir le progrès social mais pas celui que nous promettent les communistes bien sûr.
Il va faire payer les riches, même ses amis bobos.
 

Mélanchon va faire la révolution citoyenne, développer le progrès social avec ses amis communistes et faire payer les riches.

Bairou nous promet une refonte totale de la vie politique avec des politiciens au service de tous les citoyens.

Marine le Pen veut nous offrir une France sans arabes (et sans noirs), avec des frontières bien fermées, à l’intérieur desquelles nous, les français, nous allons nous sentir vraiment chez nous.

Les autres candidats nous promettent d’autres choses bien séduisantes. La gratuité des autoroutes, les capitalistes à la lanterne, une colonisation de la planète Mars…et j’en oublie.

Ah ! les belles promesses, ah que la vie sera belle après les élections !
Mais que ces élections arrivent le plus tard possible car en attendant il ne se passe rien, absolument rien car le président est en campagne, les ministres restent immobiles pour ne pas faire de vagues, ce qui pourrait nuire au candidat-président. Aucune nouvelle loi ne peut être votée, calme plat.

J’aimerais que l’on puisse remettre aux calendes la présidentielle pour vivre longtemps cette période où les candidats s’injurient copieusement et nous oublient, nous le petit peuple.
Oubliez-nous, on est si bien sans vous !

La campagne électorale bat son plein.
On est saturés de discours politiques
Et on est bien obligé de se poser des questions sur l’honnêteté des propos exprimés. 
On a entendu depuis des décennies tellement de promesses jamais tenues que je me demande, cher confident, s’il n’est pas nécessaire d’être un fieffé menteur pour espérer être élu Président de la République.

Chirac, on l’avait surnommé super-menteur à cause de toutes les promesses dont il nous abreuvait pendant la « campagne » qu’il oubliait sans vergogne une fois élu.
 

Sarkozy est un champion en la matière
Il nous promettait une augmentation du pouvoir d’achat, moins de chômage et aujourd’hui le pouvoir d’achat est en berne et le chômage ne cesse d’augmenter.
Il avait promis aux ouvriers de Gandrange de sauver leur usine qui est aujourd’hui fermée.
Il avait promis de faire des banlieues un lieu de vie décent (en les nettoyant au karcher !!)
Il avait juré qu’à la fin de son mandat il n’y aurait plus un SDF dans la rue. Il devrait faire un tour au samu social pour se rendre compte de la situation de ces oubliés de la république.
Il avait voulu nous convaincre que les cadeaux fiscaux consentis à ses amis milliardaires contribueraient à encourager l’investissement et donc à créer des emplois. Cela n’a servi qu’à enrichir encore plus ses amis milliardaires.

Fillon clame haut et fort qu’il cautionne toutes les décisions du président et qu’il le soutient sans état d’âme dans sa campagne.
Il semble avoir oublié que, jusqu’à très récemment, le président l’a toujours traité comme quantité négligeable, régnant en monarque absolu et se souciant comme d’une guigne de ce premier ministre d’opérette.
Les places au gouvernement sont-elles si enviables que tous sont prêts à toutes les compromissions pour les garder ?
Fillon disait ce matin, sur France Inter, que c’était faux de prétendre que Sarkozy s’était augmenté de 150% au début de son mandat. Il parait que les autres avant lui se servaient allégrement dans les caisses de l’Eta,t selon leurs besoins (ou leurs envies ?).  Lui son salaire, il le touche même s’il n’en a pas besoin.

Il parait que ce sont les médias qui véhiculent toutes sortes de mensonges.
Nous on ne sait plus à qui se fier.
Qui sont les menteurs, les médias ou les hommes (et les femmes) politiques ?

Et François Hollande, est-il, lui aussi, un menteur professionnel ?
Ca, nous le sauront s’il est élu.

Il s’est passé des évènements terribles  cette semaine en France (et sans doute ailleurs aussi mais on n’en a pas beaucoup parlé).
Ces assassinats ciblés qui ont touché des soldats qui n’avaient échappé à la mort au combatque pour tomber sous les balles d’un fanatique puis un enseignant et des enfants d’une école juive.

Le tueur a visé l'armée française en protestation de notre engagement en Afghanistan.
Il a dit avoir voulu tuer des enfants juifs pour venger les enfants palestiniens tombés sous des balles israéliennes dans la bande de Gaza ou dans les territoires occupés, en Palestine.
Mais la mort des petits juifs ne venge pas la mort des petits palestiniens, cela reste un assassinat sordide, un assassinat d’enfants que ne cautionnent en aucune façon les palestiniens.
 

L’individu a été descendu par les hommes du RAID après des heures de négociations. Il est mort les armes à la main, comme il l’avait annoncé et j’ai bien peur que cela ne fasse de lui un martyr aux yeux des fanatiques du djihad.
Et voilà que commence la valse des critiques, des contestations, des questions et bientôt viendront les récupérations.
(il est vrai qu’on se demande comment un individu surveillé par les services de renseignements peut arriver à se constituer un véritable arsenal de guerre)
.

La nation toute entière a semblé se retrouver unie, le temps de la peur (car cela peut arriver n’importe où, à n’importe qui), le temps d’un profond mouvement de sympathie envers les victimes et leurs familles.
Puis la campagne électorale a repris, comme si chacun voulait tirer profit de ces évènements dramatiques
Sarkozy, qui ne néglige rien en vue de passer en tête des sondages, annonce sans plus attendre la mise en place de nouvelles lois antiterroristes.
Une catastrophe, une loi, c’est sa tactique de toujours, sans se préoccuper s’il n’existe pas déjà une série de textes bien suffisants. Le problème c’est que les lois ne sont pas appliquées – par laxisme ou par manque de fonctionnaires pour les faire appliquer ??
La semaine prochaine, les candidats vont pouvoir recommencer à se critiquer, à s’insulter, à se déchirer. On va chercher des responsables, trouver des excuses, énoncer des certitudes.
 

Oui la bataille électorale a repris aussitôt après la minute de silence en hommage aux victimes.
Nos candidats ont-ils pu, pendant une minute, se demander si notre société n’avait pas sa part de responsabilité dans ces drames terribles ?
Responsable de ces gens issus de l’immigration, comme on dit, et que l’on ne considère, après plusieurs générations dans notre pays, que comme des demi-français.
De ces jeunes qui ne trouvent pas de travail parce que leurs (lointaines) origines qui apparaissent dans leur nom ou dans leur aspect, et une adresse dans les ghettos de banlieue les rendent indésirables.
De tous ceux que nous avons conduit au désespoir en en faisant des exclus et qui trouvent une raison de vivre dans le fanatisme religieux et dans les aventures meurtrières qu’il leur propose.

Mais ce ne sont pas des réflexions qui font monter dans les sondages.